Quand on sait comment la graisse agit vraiment pour lubrifier un roulement, on comprend mieux pourquoi le surgraissage entraîne tant de dégradations des roulements et de la graisse elle-même. Gardez à l’esprit que tout ce que nous attendons de notre lubrifiant, c’est qu’il forme une petite séparation au sein de la zone de guerre. Rien de plus… rien de moins.
Si c’est la première fois que vous rencontrez l’expression « zone de guerre », sachez que nous l’utilisons pour décrire la zone des roulements où se produit normalement toute l’usure.
Finissons-en ici avec 3 mythes sur le graissage des roulements :
Mythe n° 1 : S’il est bénéfique d’ajouter un peu de graisse, alors qu’il sera encore plus bénéfique d’en ajouter encore plus.
- FAUX ! De plus en plus de fabricants de roulements comme SKF, FAG, NTN ou KOYO recommandent de ne remplir la cavité du logement du roulement qu’à 30 % de son volume. Les services de lubrification qui renouvellent la graisse uniquement en fonction d’un calendrier se retrouvent pratiquement toujours avec des équipements en état de surgraissage.
Mythe n° 2 : Un excès de graisse permet un meilleur refroidissement du roulement.
- FAUX ! La graisse n’est pas à l’origine du refroidissement, c’est l’espace libre qui l’est. Si tous les espaces vides sont remplis de graisse, le roulement perd sa capacité à dissiper la chaleur produite, même à des niveaux de frottement normaux.
Mythe n° 3 : S’il y a un embout de graissage sur le logement du roulement, il doit être graissé.
- FAUX ! Sur certains moteurs, il existe des roulements « étanches à vie ». Ils ont été conçus pour ne jamais être graissés… JAMAIS. Cependant, quelqu’un a pensé qu’il serait quand même utile d’y installer un embout de graissage. Vous devez savoir ce qu’il y a à l’intérieur de votre moteur, car une pompe à graisse, c’est comme un tube de dentifrice. Une fois que vous avez appuyé sur la gâchette, vous ne pouvez pas remettre la graisse dans le tube.
Mettons fin aux mauvaises pratiques. Nous avons besoin d’établir une stratégie de graissage, mais par-dessus tout, nous avons besoin d’adopter une culture du graissage. Une mauvaise culture de graissage anéantira toute bonne stratégie de graissage. Il suffit d’un seul mauvais opérateur, même plein de bonnes intentions, pour ruiner un outil de production.
Les pompes à graisse ne détruisent pas les roulements… les personnes si.